En juillet dernier, le Togo se reconnaissait dans les engagements du mouvement HeForShe, cette action collective de solidarité mondiale porté par l'ONU Femmes et qui fait de l'égalité et l'équité de genre son cheval de bataille. Mais à peine admis, le Togo voit son président emporter cette distinction du même nom le 15 octobre dernier. Le dirigeant du Togo est récompensé pour, apprend-on du site de la République togolaise, « sa politique de promotion de la femme, et de l'équité et égalité genre ». Autrement dit, Faure voit ses luttes pour un ancrage effectif du leadership féminin au Togo porter leurs fruits.

Et la même source d'ajouter en guise de preuves : « la représentation des femmes dans les instances décisionnelles a évolué, passant de 23% de femmes en 2019 à 35% en 2021.  Surtout, des institutions de premier plan comme la Primature, le Parlement, le Médiateur de la République sont dirigées par des femmes, de même que le tiers des portefeuilles gouvernementaux ». L'intéressé lui-même ne s'est pas senti de joie : «cette reconnaissance qui honore le Togo pour ses efforts dans la promotion du genre, l'autonomisation de la femme, et les droits de la petite fille, est une incitation à faire davantage pour une société plus équitable », s'est-il esbaudi. Il nous la joue modeste, le fils de Gnassingbé Eyadema. Mais à sa décharge, on ne peut que reconnaître que les femmes occupent les fonctions clés dans le gouvernement. La nomination de Victoire Dogbé, diront certains, y est pour beaucoup. Là encore, on ne peut qu'opiner du bonnet. Mais les maux qui minent les femmes en ont pour autant cessé ? Pendant que nous y sommes, Faure Gnassingbé, puisqu'il est devenu à l'égalité de genre ce que Luciano Pavarotti fut pour l'opéra, Faure Gnassingbé, disons-nous, serait bien avisé de parachever l'éclat de son aura de féministe en…cédant sa place à une femme. Tant qu'à faire. Il y gagnerait beaucoup, assurément. Rejoindre le groupe très prestigieux groupe des hommes d'État qui prennent fait et cause pour la femme ne suffit pas. Il ferait bien de donner au sexe faible ne serait-ce qu'une occasion de tenir le timon de l'Etat. Sans quoi, cette distinction qui a beau porter le sceau de l'Organisation des nations Unies et qui n'en demeure pas moins sujette à caution et empreinte de propagande, passerait pour un non-événement. Franchement, à quoi ça sert de faire la promotion de la femme sans que les femmes dans leur ensemble en aient la preuve dans leur vie meublée de paupérisation et de mal-être? 

Le système décadent des Gnassingbé n'a pas autre chose à mettre en avant que sa politique basée sur la vanité et le futile. Acceptons donc la pseudo distinction 'HeForShe' d'ONU Femmes comme un lot de consolation.