
Cran et envergure pour mériter le respect de ses pairs Félix Tshisekedi, deux ans seulement et président de l'UA
Cran et envergure pour mériter le respect de ses pairs Félix Tshisekedi, deux ans seulement et président de l'UA...
Lorsqu'un chef d'Etat a du cran, de l'envergure, il parvient facilement à s'imposer à ses pairs. C'est ce qu'on voit à travers la désignation de Félix Tshisekedi à la tête de l'Union Africaine.
En Effet, le Président de la République Démocratique du Congo a été élu samedi 06 février dernier lors du 34ème Sommet de l'UA. Il succède ainsi au président sud africain Cyril Ramaphosa à la tête de l'organisation. Un mandat important car il marque le retour de la RDC au sommet de la politique panafricaine, presque 50 ans après que Mobutu Sese Seko a dirigé l'Organisation de l'Unité Africaine, l'ancêtre de l'Union Africaine, en 1968.
Felix Tshisekedi a déjà mis en place un panel de haut niveau pour l'accompagner dans cette mission. Le président congolais devra faire face à de nombreux défis lors de son mandat d'un an, avec la récente progression de la pandémie de Covid-19 sur le continent qui frappe durement les services de santé et les économies du continent, le litige sur le barrage du Nil, et les conflits dans le Tigré éthiopien, le Sahel et la République centrafricaine. Le président congolais Félix Tshisekedi place la vision de son mandat au service du peuple.
« Ma vision est celle d'une Union africaine au service du peuple », a lancé le chef de l'Etat lors de son discours d'inauguration de son mandat.
Selon lui, le moment est venu d'investir dans l'homme. Il demande ainsi aux Etats membres d'investir dans le capital humain.
Ouverts par le Président Sud-africain Cyril Ramaphosa, président sortant de l'Union africaine, les travaux de la 34ème session de la Conférence des Chefs d'État s'est déroulé en virtuel afin d'éviter tout risque de contamination à la Covid-19.
Au cours de la cérémonie d'ouverture de la 34e session de la Conférence des Chefs d'État de l'Union Africaine, le Président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo seul présent au siège de l'UA à Addis-Abeba, a reçu des mains du président de la Commission de l'UA Moussa Faki Mahamat le drapeau et le marteau, symboles du pouvoir de la présidence en exercice de l'Union Africaine.
Cette passation de pouvoir est intervenue dans un contexte particulier de la pandémie de Covid-19 avec ses effets dévastateurs en Afrique.
Successeur de Joseph Kabila Kabenge il y a juste deux ans, les 53 autres présidents se sont accordés pour lui confier la destinée du continent. Pour que cela soit possible, il faut travailler à persuader ses pairs. Son prédécesseur Kabila a passé 18 ans à la tête de la RD Congo sans réussir à se faire porter à la tête de l'UA.
C'est le cas aussi de Gnassingbé Faure du Togo qui a déjà bouclé 16 ans dans le fauteuil présidentiel sans parvenir à lever son petit doigt pour exprimer son envie de diriger cette présidence tournante. Il lui a fallu trois mandats pour réussir à se faire désigner à la tête de la CEDEAO. C'est une preuve tangible, on n'a pas besoin de mandat élastique pour se faire prendre au sérieux par ses pairs.
Le président du Togo, jeune doyen des 15 chefs d'Etat de la CEDEAO ne peut même pas aspirer succéder à Félix Tshisekedi puisqu'il fait partie de ceux qui ont désigné le président sénégalais Macky Sall pour lui succéder en 2022.
C'est un poste honorifique mais il est une marque de reconnaissance des Chefs d'Etat. A Eyadèma Gnassingbé, il lui a aussi fallu plusieurs décennies au pouvoir avant d'accéder au poste. Peut-être, son fils connaîtra-t-il le même destin, lui qui ne cache pas son goût prononcé pour le pouvoir.
Kokou AGBEMEBIO