Division du monde religieux sur l'obligation de pass vaccinal pour l'accès aux lieux de culte : Si le ridicule pouvait tuer …
Division du monde religieux sur l'obligation de pass vaccinal pour l'accès aux lieux de culte : Si le ridicule pouvait tuer …...
Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son, dit-on. Après l'opinion de la Conférence des Évêques du Togo (CET) sur la présentation du pass vaccinal ou d'un test PCR datant de 72 heures à l'entrée des lieux de culte, voici celle du Syndicat des pasteurs « We are one » du Togo (SYNPAWAOTO). Pour les pasteurs de cette association, la présentation du pass vaccinal ou d'un test PCR négatif sera bel et bien à l'ordre du jour pour l'accès aux temples. « Le SYNPAWAOTO n'a pas de langage diplomatique. Nous sommes appelés à véhiculer un message de vérité. La bible dit que votre oui soit oui, votre non soit non. Nous ne refusons pas le passe sanitaire », a déclaré Ametepe Koffi Klegbe, le Secrétaire Général du SYNPAWAOTO, la veille du jour où la décision tant controversée devrait être appliquée. « Nous acceptons le pass sanitaire, parce que ça n'a rien à avoir avec notre foi. Nous n'allons pas opposer notre refus. Nous sommes d'accord pour le passe sanitaire », justifie Ametepe Koffi Klegbe qui veut jouer à fond la carte de la sensibilisation pour convaincre les fidèles : « L'autre problème que nous avons, c'est que les gens ne sensibilisent pas. Quand nous rencontrons les autorités, tout ce que nous leur disons, tout ce que nous négocions, quand on revient, nous devons sensibiliser la base. Si on ne sensibilise pas, on ne donne pas les bonnes informations, c'est comme si on nous impose seulement les choses… Nous au SYNPAWAOTO, nous avons commencé depuis juin des sensibilisations, des formations… ». Et Ametepe Koffi Klegbe d'assurer : « Prochainement, il (le fidèle, Ndlr) reviendra avec la vaccination. Au fur et à mesure, l'immunité collective dont nous avons besoin pour éradiquer cet ennemi commun sera atteint ». La décision du SYNPAWAOTO ressemble à s'y tromper à celle du Bureau Exécutif de l'Union Musulmane du Togo (UMT), qui, dans un communiqué en date du 7 décembre dernier, recommandait aux prédicateurs et aux imams sur toute l'étendue du territoire de sensibiliser les fidèles à se faire vacciner et à se faire délivrer le pass vaccinal, et d'éviter « tout comportement pouvant occasionner des violences et des troubles à l'ordre public, devant et à l'extérieur des mosquées ». Mais cette décision qui prend le contre-pied de celle de la Conférence des Évêques du Togo (CET), ne grandit aucunement le monde chrétien. Pis, elle témoigne de la faiblesse, du manque de caractère, de l'inconséquence et de l'amateurisme sans cesse constatés du côté des hommes religieux qui, une fois encore, auront montré leur désespérant défaut de la cuirasse face aux dirigeants qui ne demandaient pas mieux pour faire passer leur pilule. C'est à croire que ces « hommes de Dieu » sont nés divisés et condamnés à ne jamais parler d'une même voix, ni marcher du même pas. Avec d'aussi désobligeantes attitudes, il est difficile de combler ce déficit de confiance que nourrit bien des citoyens envers une communauté qui se pique de prier un même père divin. Si le ridicule pouvait tuer.
