Contrat PUMA-FTF et magouilles dans la gestion des équipements des Eperviers Les dessous du désaveu cinglant d'Akpovy

    La signature du contrat de partenariat entre la Fédération Togolaise de Football (FTF) et l'équipementier allemand Puma le 12 novembre dernier ne reçoit pas l'assentiment du ministère des Sports et des Loisirs. Dans la correspondance N°1760/MSL/CAB/21 en date du 12 novembre, la ministre Lidi Bessi-Kama n'a pas porté de gant pour dénoncer et remettre en cause le contrat entre la FTF et PUMA.
    « Faisant suite à votre correspondance, citée en objet, par laquelle vous avez bien voulu mettre à ma disposition et ce, sur ma demande, le contrat de partenariat entre l'équipementier PUMA et la fédération togolaise de football (FTF) et de votre intention de le signer, ce vendredi 12 novembre 2021, j'ai honneur de rappeler que la FTF n'est qu'une fédération délégataire d'une partie des compétences de l'Etat au même titre que les autres fédérations sportives nationales, conformément aux dispositions du décret n°2015-081/PR du 04 novembre 2015 fixant les conditions d'octroi de l'agrément aux associations et fédérations sportives et définissant les modalités de délégation de pouvoir aux fédérations sportives nationales (articles 5 à 8 du décret susvisé). A ce titre, elle ne saurait engager l'Etat sur un contrat sans que les termes dudit contrat ne soient connus et discutés d'avance par l'ensemble des acteurs étatiques concernés, notamment le ministère des sports et des loisirs et celui de l'économie et des finances. Bien plus, le ministère des sports dont j'ai la charge n'a reçu le contrat que dans la journée du mercredi 10 novembre 2021 en version anglaise alors même que notre langue de travail dans notre pays est le français. L'intervalle de temps séparant la date de réception du contrat et celle prévue pour sa signature est si court qu'il n'a pas permis à mes services techniques d'étudier ledit contrat. En conséquence, je vous demande de sursoir à la cérémonie de signature de ce contrat, prévue ce 12 novembre 2021 et de la renvoyer à une date ultérieure en vue de permettre aux ministères chargés des sports et des finances, non seulement de l'examiner minutieusement, mais de vous donner leur avis sur la conduite à tenir », a-t-elle indiqué.
    Malheureusement, ses injonctions n'ont pas été prises en compte par le Président de la FTF Guy Kossi Akpovy

Les dessous d'un désaveu cinglant

    L'équipementier allemand Puma habillait gracieusement les sélections nationales de football en plus de fonds de soutien à la FTF jusque dans les années 2014. Le non respect de certains engagements ont obligé Puma à résilier son contrat. Depuis lors, il s'est développé un grand business autour des achats d'équipements des Eperviers du Togo.
    A son arrivée en 2016 à la tête de la FTF, le Col Akpovy a promis y remédier. Mais visiblement, c'est plus juteux et la situation est restée comme telle jusque-là.
    En 2017, un simulacre de signature avec l'équipementier italien Macron n'a été qu'un gros panier à crabes. Des gens en ont profité pour se remplir les poches. Au final, la FTF aurait versé 200 millions sur fonds propres en guise de dédommagements à Macron avant de se sortir d'affaires, l'Etat n'ayant pas apporté sa caution, s'est désengagé. Depuis lors, l'Etat payait simplement les maillots chez Puma et ailleurs.
Entre temps, le Comité Exécutif d'Akpovy avait lancé un appel d'offre pour trouver un nouvel équipementier. Puma ne s'était même annoncé. Après l'enregistrement des offres, rien jusqu'à l'annonce de la signature de Puma qui n'aurait même pas postulé.
    Par quelle procédure finalement l'équipementier allemand procède à une nouvelle signature de contrat de fourniture de matériels au Togo ?
    Bien que l'Etat continue d'acheter les équipements dans les budgets établis pour les matchs des Eperviers, d'autres préposés ne sont pas d'accord sur l'opacité qui caractérise la gestion des sélections de football du Togo.
    En février dernier, la Trésorerie Générale de l'Etat togolais a réglé une facture de cent trois millions (103.000.000) francs CFA à Puma.
    Au même moment, d'autres sources avancent que les subventions de la FIFA prendraient aussi en partie l'achat des équipements.
    De 2016 à 2021, les subventions de la FIFA s'élèveraient à 4 millions 500 mille dollars américain au titre de coût opérationnel et 1.295.000 dollars au titre de déplacement, hébergement et équipement des sélections.
    Même la gestion des fonds d'aide de la FIFA pour soutenir la relance du football pendant la pandémie de Covid-19 et qui s'élèvent à 1 million de dollars décaissés en deux tranches, suscite des remous.
    En clair, la réaction de la ministre vise à voir clair dans la gestion peu orthodoxe des fonds de la FTF.

Xavier Nono