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5 ans d'existence des FDR : Une commémoration sur fond d'examen de conscience
5 ans d'existence des FDR : Une commémoration sur fond d'examen de conscience...
Le 26 novembre 2016, les Forces Démocratiques pour la République (FDR) étaient portées sur les fonts baptismaux. Cinq ans après, militants et dirigeants du parti au motif violet n'ont pas manqué de célébrer ce cheminement à Lomé, le 28 novembre dernier.
Occasion pour Me Dodji Apévon, le Président des FDR, de faire le point. Se disant heureux de partager avec les militants ces cinq ans de parcours, l'homme n'a pas caché sa déception du fait que la « démocratisation de notre pays a encore du plomb dans l'aile ». La faute, à l'en croire, au mauvais départ du Togo dès son accession à la souveraineté internationale, car ayant été « rapidement déstabilisé par des coups d'Etat de 1963 et de 1967 perpétrés par des suppôts du colonisateur qui ont mis en place un régime militaro-despotique.
« Nous avons tous cru que l'entrée de notre pays en 1991 dans ce que nous appelons l'ère démocratique allait mettre fin à cette conception liberticide du pouvoir », s'est désolé Dodji Apévon qui entend par conception liberticide du pouvoir le fait que les principaux piliers sur lesquels s'appuyait le régime pour atteindre ses objectifs sont les forces de sécurité dont l'armée et l'appareil judiciaire.
Un travail à refaire
Dodji Apévon dit ne pas rougir du bilan quelque peu mitigé par lequel s'est soldée la lutte pour l'alternance. A ses dires, son parti aura au moins joué sa partition à sa façon.
« Il y a eu des événements que nous avons provoqués et auxquels nous avons participé. Pour le bien de notre pays. Je peux parler de ce qui a conduit à la mise en place de la C14, nous avons contribué véritablement à ce travail parce qu'avant d'arriver à la C14, nous avons participé au Groupe des Six, après, nous avons formé un groupe avec Cap 2015, et c'est ensemble qu'on a fusionné ces deux groupes avec nos amis du Parti national panafricain », soutient-il. Alors, le verre est-il à moitié plein ou à moitié vide ?
« C'est selon¸ mais je sais que nous avons fait du travail, mais honnêtement il faut reconnaître qu'aujourd'hui ce travail n'est pas achevé, je dirai même que ce travail est à refaire, compte tenu de ce que nous avons connu nous-mêmes. L'opposition avait gagné les cœurs dans les années 2017-2018, l'opposition avait réalisé des choses extraordinaires, on ne sait pas ce qui nous est arrivé, nous avons volontairement détruit l'outil de combat que nous avons forgé nous-mêmes, surtout après l'élection présidentielle de 2020, nous sommes entrés dans la déconfiture totale ». Mais à qui la faute ?
Dodji Apevon ne fait ni une ni deux pour désigner les coupables : « La faute est à tout le monde, à vous journalistes, à nous politiques, société civile, diaspora, tout le monde est dedans, même la population togolaise de par son comportement. Alors comment faire pour reprendre le combat. Il faut se demander ce qu'il faut faire pour se relever après la chute. Mais rester par terre et continuer de se comporter comme si la terre est notre demeure, ce n'est pas normal ; nous devons courageusement reprendre cette lutte-là, mais avant de la reprendre et parler d'un quelconque regroupement politique, nous devons nous-mêmes faire une analyse de conscience au niveau de chaque parti politique, analyser la situation pour savoir ce qui a pu provoquer ce qui nous est arrivé, et chacun doit reconnaitre sa part de responsabilité dans cette déconfiture »
L'alternance, une affaire de tous
Malgré ces fausses notes, les FDR espèrent écrire autrement l'histoire de la vie sociopolitique togolaise.
« La mission essentielle et prioritaire que notre parti se donne pour les jours à venir est la conquête du terrain et la remobilisation des Togolais pour les amener à comprendre que chacun de nous doit d'abord travailler comme si la réussite dépendait de lui et prier comme si tout dépendait de Dieu », croit-il, assurant que ce travail de remobilisation pour donner une autre image à la lutte pour l'alternance « doit être l'affaire de nous tous, partis politiques, organisations de la société civile, diaspora et la population dans son ensemble, qui avons tous malheureusement contribué, chacun à sa manière, au pourrissement de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui ».
Des chantiers en perspective
En lançant les FDR, les objectifs visés qui vont de l'avènement de la bonne gouvernance au mieux-être des population n'ont pas pris la moindre ride cinq années après. Dodji Apévon entend trouver des solutions aux problèmes socioéconomiques.
Relancer le combat démocratique pour l'alternance politique au sommet de l'Etat ; mettre fin à l'instrumentalisation politique des différences ethniques, à la mal gouvernance, à la corruption, à l'enrichissement illicite, au détournement des fonds publics ; réduire le train de vie de l'Etat et des charges honorifiques pour combattre la pauvreté ; créer un cadre propice aux affaires, à l'emploi, réduire le taux de chômage , augmenter le pouvoir d'achat ; financer et développer une agriculture innovante et durable au profit des couches paysannes ; refonder le système éducatif en vue d'offrir à la jeunesse une formation de qualité orientée vers les besoins réels de transformation sociale et de modernisation de l'économie nationale, … Autant de chantiers auxquels l'homme veut s'atteler.
D.K.M.