
Séquestration des activistes et interdiction des manifestations de Togo Debout: Le régime de Faure Gnassingbé affiche son vrai visage
Séquestration des activistes et interdiction des manifestations de Togo Debout: Le régime de Faure Gnassingbé affiche son vrai visage...
La situation politique particulière
que traverse le Togo depuis le 19
aout 2017 - date à laquelle de
gigantesques manifestations
contre le régime de Faure
Gnassingbé ont commencé - ne
semble pas pour l'instant montrer
son épilogue. Face aux
revendications du peuple, le
gouvernement a d'abord opté pour
l'inertie, la répression et le silence
avant de se raviser pour pondre
un avant-projet de loi sélectif qui
est loin d'être une solution.
Depuis
lors, tout laisse présager une
impasse, du moins au vu des
derniers développements. Face
à la revendication principale qui
est le retour à la Constitution de
1992 et le vote de la diaspora, le
gouvernement opte plutôt pour un
référendum relatif à la limitation
du mandat présidentiel et le mode
de scrutin. Le projet de loi élaboré
unilatéralement en ce sens et
adopté par les députés du parti au
pouvoir à l'Assemblée Nationale
apparait aux yeux des partis
contestataires comme un passage en force qu'il faut stopper.
Sur
le plan extérieur, avant la
défection de la mission de
l'Organisation Internationale de
la Francophonie, les institutions
régionales et sous régionales
ont pratiquement gardé un
silence – complice- sur le cas
togolais. Seules des
organisations de la société
civile panafricaines réagissent.
En face, le régime de Faure
Gnassingbé continue par
montrer le vrai visage de la
dictature féroce qu'il s'efforce
pourtant de polir.
Le séjour infernal des
membres de « Africans
Rising for Justice, Peace
and Dignity » au Togo
Ils sont arrivés à Lomé le jeudi
13 octobre 2017. Eux, c'est
Chantal Naré (Burkinabè),
Muhammed Lamin Saidy
(Gambien) et Rokhaya Dieye
(Sénégalaise) du Mouvement
panafricain « Africans Rising for Justice, Peace and Dignity ». Ils
sont arrivés au Togo depuis le 9
octobre dans le cadre d'une
mission de solidarité à l'endroit du
peuple togolais. Pendant leur
séjour en terre togolaise, ils ont
rencontré des citoyens, des
acteurs de la société civile que
ce soit à Lomé, Sokodé ou Bafilo,
ainsi que des responsables
politiques à l'instar de Mme Brigitte
Adjamagbo, Présidente de CAP
2015 ou encore Guy Madjé
Lorenzo, Ministre de la
Communication, des Sports et de
la Formation Civique.
Alors que
la mission devrait prendre fin par
une conférence de presse le
vendredi 13 octobre, les trois
activistes ont reĉu la visite des
forces de l'ordre tard dans la nuit
de jeudi à vendredi. En effet, vers
minuit, les portes des chambres
que les trois activistes occupaient
dans un hôtel du quartier Gbadago
à Lomé auraient été défoncées par
une dizaine d'hommes se
présentant comme des policiers
qui les conduit par la suite à la
Direction Centrale de la Police
Judicaire. Aprè plus de cinq
heures d'interrogatoire nocturne,
ils ont été libérés à l'aube, sans
leurs passeports, ordinateurs
portatifs et téléphones. Depuis lors,
ils sont bloqués à Lomé,
incapables de s'en aller et ratant
au passage leur vol retour de ce
vendredi 13 octobre.
« Nous
citoyens et descendants d'Afrique,
dans le cadre du ‘Mouvement les
Africains se lèvent', sommes
indignés par les siècles
d'oppression ; condamnons le
pillage de nos ressources
naturelles et minières et le non-respect
de nos droits
fondamentaux. Nous sommes
déterminés à promouvoir à
l'échelle de toute l'Afrique, l'Unité
et la solidarité, aspiration ultime
de tous les peuples d'Afrique afin
de construire l'avenir que nous
voulons(…)» Cet extrait de la Déclaration du Kilimandjaro, acte
fondateur d'African Rising
démontre suffisamment les
ambitions de cette organisation
qui à première vue contraste
notoirement avec les fondements
du pouvoir de Faure Gnassingbé.
Il y a lieu donc de « réagir »,
conformément aux habitudes de
la maison, ce qui fut le cas. Outre,
cette situation, il faut par ailleurs
aussi remarquer que les actions
des organisations de la société
civile en général mettent en
courroux les tenants du pouvoir
de Lomé. C'est du moins ce qu'on
peut relever, vu le traitement qui
a été infligé à d'autres initiatives
citoyennes. Le front Togo Debout et le
Contre-Amiral Fogan
Adegnon, je t'aime moi non
plus On dirait que l'effet Atchadam n'est
pas le seul facteur qui indispose
le régime de Faure Gnassingbé
ces temps-ci. Le front Togo
Debout, une organisation de la
société civile devrait procéder à
ses activités de lancement hier
dimanche, notamment la prière
œcuménique et un concert à la
plage.
A la requête du Front Togo
Debout, le Président de la
Délégation Spéciale de la ville de
Lomé, le Contre-Amiral Fogan
Adegnon a opposé une fin de nonrecevoir.
« J'ai l'honneur de vous
informer que compte tenu de
certaines informations qui nous
sont parvenues ce jour tendant à
troubler l'ordre public, j'ai le regret
de vous annoncer que votre
manifestation n'est pas autorisée
», peut-on lire dans la
correspondance N°630/ML du 03
octobre 2017 adressée au Front
Togo Debout par le Président de
de la Délégation Spéciale de la
Ville de Lomé. Cette réaction
laisse à priori entrevoir une
volonté d'empêcher la manifestation de se tenir sans
toutefois disposer des arguments
valables qui justifieraient la
démarche.
Comment peut-on
parler de risques de troubles à
l'ordre public pour une
manifestation prévue pour se
tenir dans le sable de la plage
de Lomé ? Pourtant, des
concerts et manifestations
géantes de sociétés de
téléphonie mobile se tiennent
régulièrement à cet endroit. Il n'y
a pas longtemps, un concert dit
pour la paix s'est déroulé au
stade de Kégué pendant
plusieurs heures.
Cette nuit-là,
même les programmes de la
Télévision Nationale Togolaise
ont été suspendus pour faire
place à la retransmission en
direct de ce qu'on peut appeler
une tentative de diversion de la
jeunesse togolaise. Dans le
contexte actuel, le Président de
la Délégation Spéciale de la
Commune de Lomé trouve qu'il
y a péril en la demeure en ce
qui concerne la tenue d'une
manifestation pareille à la plage
Qu'est-ce qui dérange
autant le pouvoir de Faure
Gnassingbé ?
Le Togo est une dictature, pas
trè différente de celle de la
Corée du Nord. Depuis le 19 aout
2017, tout un arsenal juridicoadministratif
est mis en branle
pour étouffer les velléités
contestatrices de Faure
Gnassingbé. Alors que le
carrefour de Dekon a été bloqué
pour permettre à Jimy Hope de
faire son concert de la fête de la
musique, d'autres artistes
engagés ont été empêchés de
faire la même chose dans un
bar privé à Totsi.
En somme ; le
regime de Faure Gnassingbé a
recommencé par démontrer ses
vieilles habitudes depuis environ
deux mois : coupure d'internet,
interdiction de manifestations,
répression de manifestations,
arrestation de manifestants,
expéditions punitives nocturnes,
assassinats d'enfants et de
manifestants, musellement de la
presse, tous les ingredients sont
reunis pour que l'on parle de deni
de democratie au Togo, un
proptoype des grandes
dictatures comme celle de la
Corée du Nord
Kossi Ekpé
'Séquestration des activistes et interdiction des manifestations de Togo Debout: Le régime de Faure Gnassingbé affiche son vrai visage' Et dans l'ardeur d'assassiner plus de cinq cents innocents Togolais pour prendre le pouvoir en 2005, c'était ce vrai visage qui était exhibé. Et dans l'acharnement à emprisonner son propre frère Kpatcha Gnassingbé avec qui Faure Gnassingbé a pris le pouvoir contre la volonté du peuple, c'était là aussi, ce vrai visage qui était donné. Ce visage est la forme d'une conviction soigneusement pensée et délibérément mise en oeuvre. Cette conviction, c'est la dictature. Et la racine d'une dictature, il y a la peur, c'est à dire, faire peur, le peuple doit avoir peur. C'est ce principe qui se manifeste dans le drame qui connait le peuple Togolais depuis 1967. Ce visage, qui est celui du diable incarné, nous peuple Togolais l'avons vu, et avons senti son odeur nauséabonde. C'est pourquoi, nous avons l'obligation de résister cette tyrannie afin de nous constituer en liberté. Car, un pouvoir illégitime et assassin, est ce pouvoir tel, qu'il devient légitime de se rebeller contre lui. Faure Gnassingbé qui n'a aucune légitimité doit DÉGAGER.
Nous manifesterons qu'il pleuve ou qu'il neige. 50 ANS AU POUVOIR, C'EST TROP. C'est le peuple qui décide et le peuple en a marre!