
Situation des droits de l'homme au Togo Exilés et prisonniers politiques en continu
Situation des droits de l'homme au Togo Exilés et prisonniers politiques en continu...
Les récents évènements notamment l'enlèvement en plein jour de Gérard Djossou de la Dynamique Monseigneur Kpodzro, du journaliste et Directeur de la Publication de L'Indépendant Express Carlos Kétohou et le kidnapping des huit enseignants du Syndicat des Enseignants du Togo (SET) montrent clairement que le pouvoir togolais n'entend aucunement revenir sur les fondamentaux du respect des Droits de l'Homme. Ils sont encore plusieurs dizaines de prisonniers politiques embastillés entre 2018 et 2020.Des mauvaises conditions de leur détention, les organisations de défense des droits de l'homme avancent au moins cinq décès parmi eux. A ce jour, ils sont encore nombreux dans les geôles dont la plupart sont des militants du Parti National Panafricain(PNP).On peut citer entre autres Nambea Mehiouwa Leyla, Yakoubou Moutawakilou , Aboubakar Tchatikpi, Alles Affo Atti, Kpandja Moutadiou, Ouro-Gouni Mourtala, Ali Amédjoa Aboudoukérim, Traoré Fousseni, Agokpa Ezi, Alassani Awali, Djimon Massaoudou, Adadé Henri, Abdoul-Aziz Goma et même l'artiste de la chanson Fadel Ouattara. Malgré les cris de cœur des organisations de défense de droits de l'homme, rien n'y fit. Finalement, c'est l'habitude du pouvoir des Gnassingbé. Des arrestations arbitraires, des menaces et intimidations ont contraint plusieurs Togolais à l'exil. On peut citer deux cas précis : Salifou Barkissou et Kokuvi Agbenyo AWUDZA.
Mademoiselle SALIFOU Barkissou, citoyenne très engagée dans la vie politique au Togo, a participé aux différentes manifestations et activités organisées par l'Alliance Nationale pour le Changement(ANC). Elle s'est entièrement dévouée dans les activités de protocole, de sensibilisation et de communication aux côtés des membres et sympathisants du parti ANC à l'endroit de la population de Lomé Commune, du Golfe et d'Amou malgré les menaces et intimidations. Mandatée par l'Institut Gorée pour observer les élections législatives du 25 juillet 2013, elle s'est opposée au renvoi du candidat du Collectif Sauvons le Togo (CST) AMELAFO Osséyi d'assister au dépouillement à la fin du vote. Cet acte de bravoure n'a pas été du goût des militants du RPT devenu UNIR qui voulaient bourrer les urnes et truquer ainsi les procès verbaux. Mlle SALIFOU Barkissou a alerté les responsables du CST et a cosigné un rapport rédigé faisant mention des faits de l'incident dans la CELI d'Amou. Crime de lèse majesté, elle a été tabassée et violée par des miliciens à la solde du régime ce jour du 25 juillet 2013 lors de cet incident. A la suite de cet incident, le régime avait ordonné l'arrestation des observateurs d'obédience ANC de la localité et d'autres membres actifs du parti de Jean-Pierre Fabre. Dans la foulée, ASSOGBA Ogoutchétan, GOUDJO Kodjovi, FIGAH Claude, AGUIDI Koffi, AMOUZOU Mensah, AGANON Kokou avaient été arrêtés. Ayant été alertée de l'arrestation de ses camarades par son parti ANC et à la suite des convocations de la Police, Mlle SALIFOU Barkissou a été obligée de prendre le maquis pour un temps avant de quitter finalement le Togo. A ce jour, des intimidations pèsent toujours sur sa famille, des individus non identifiés ont visité sa maison et menacé sa sœur Salifou Kadhiratou le 25 janvier 2020 dans la fièvre de la Présidentielle du 22 février. Apeurée, elle a aussi pris la poudre d'escampette.
L'autre infortuné Kokuvi Agbenyo AWUDZA, militant irréductible de l'UFC à l'ANC. Engagé dans la lutte politique aux côtés des forces de changement depuis les années 90, il a participé activement à la campagne de la présidentielle qui s'est tenue au Togo le 1er juin 2003. Après les heurts survenus lors de la campagne présidentielle entre partisans de l'opposition et forces de sécurité, les forces armées togolaises ont procédé à des arrestations et ont réprimé des manifestations de mécontentement dans plusieurs localités du pays. AWUDZA a été arrêté et gardé à la gendarmerie avant d'être relâché trois jours plus tard.
Accusé après d'avoir été à la tête des manifestants qui ont saccagé la mairie de Tsévié en Juin 2003, la police et la gendarmerie sont lancées à ses trousses. Il fut contraint aussi de fuir vers le Ghana. Des sources proches de sa famille avancent des visites inopinées de certains individus en civil, qui selon leur dire, auraient appris son retour au pays et seraient venus le saluer.
Ce sont des cas parmi tant d'autres. Il importe que le Chef de l'Etat Faure Gnassingbé engage le Togo sur la voie de la démocratie et de l'Etat de droit pour éviter à ses concitoyens ces tracasseries primitives qui ne sauraient libérer les énergies pour le développement harmonieux de ce pays.
La Rédaction